Fortement prisée par les consommateurs occidentaux sous sa forme naturelle ou industrielle, l’Amélie est une variété de mangue très exportée. Largement répandue dans toutes les zones de savanes sèches au nord du 9 ° de latitude, elle se trouve parfois en mélange dans des vergers situés plus au sud. Véritable source de revenu financier, la reine des mangues est grandement cultivée dans les pays de l’Afrique de l’Ouest francophone. Elle constitue à elle seule la variété de mangue la plus exportée. De quoi la placer au-dessus de toutes ces rivales.

Une origine très peu connue

L’Amélie est présente en Afrique de l’Ouest francophone même si cela n’a pas toujours été le cas. Après les premières arrivées de la mangue dans la moitié du XIXe, il faudra attendre un peu plus tard pour voir débarquer celle qui deviendra par la suite la reine des mangues.

Elle fut introduite des Antilles à la mission catholique de Kita. Depuis lors, cette variété de mangue est cultivée dans la majorité des pays de l’Afrique de l’Ouest où le climat s’y prête le mieux. Le Burkina Fasso est d’ailleurs l’un des coins privilégiés de production de l’Amélie qui y représente de gros bénéfices liés à l’exportation.

Caractéristiques de l’Amélie

Ne vous fiez pas à la petite taille de son arbre. Avec sa taille modeste, il présente une frondaison dense en boule. Les branches, très ramifiées, portent de petites feuilles vert clair, plates, à bords réguliers. Les fruits qui en proviennent ont un goût exquis rehaussé par l’absence de fibres. À maturité, l’Amélie a une coloration de peau qui peut rester verte et paraître ainsi toujours en état de développement. Dans certains cas, elle devient jaune ou rouge sur les sols latéritiques. Lorsqu’on coupe une tranche de ce fruit, on peut découvrir une belle couleur orange vif qui laisse présager le goût sucré et légèrement acidulé, fonction des conditions de culture.

L’Amélie possède des arômes particuliers qui font d’elle une espèce très prisée surtout dans la transformation de produits dérivés. Selon Ollé et al. cette particularité est due au fait qu’« étant pratiquement carencés en car-3-ène et possédant (Z) – et (E) — ocimène comme principaux monoterpènes. Ces deux derniers composés volatils ont une odeur chaude, herbacée et florale, tandis que l’odeur du car-3-ène est douce, rappelant le limonène raffiné ».

Un taux de production assez faible

La qualité prime sur la quantité, et l’Amélie en est l’exemple palpable. Elle est la plus précoce des variétés commerciales. La conservation au froid du fruit vert est satisfaisante malgré une certaine sensibilité à la frisure qui provoque une dégradation assez rapide des fruits mûrs. Le manque de coloration rouge de l’épiderme de cette mangue et sa durée de vie commerciale relativement courte incitent les importateurs européens à lui préférer d’autres cultivars.

Cependant, sa précocité permet de l’exporter jusqu’à l’arrivée des variétés rouges ce qui lui permet d’arriver à point sur les étals des supermarchés. La production d’Amélie reste relativement faible à cause notamment d’un mauvais taux de fécondation. Même s’il faut noter que dans certains cas, des arbres peuvent produire des centaines de kilos.